— Adalbert ! exulta Aldo en dévalant les marches.

Un instant plus tard, ils tombaient dans les bras l’un de l’autre et s’étreignaient en se tapant mutuellement dans le dos avec un enthousiasme traduisant bien la joie qu’ils éprouvaient à se retrouver.

— Ça ne te vaut rien de courir les aventures sans moi, fit l’un.

— À qui la faute ? répondit l’autre. Vieille branche !

Et de se réembrasser, heureux comme des gamins. La voix distinguée du sous-préfet – le vestibule s’emplissait ! – coupa court à leurs effusions.

— Désolé de vous interrompre, Messieurs ! Où sont les habitants du château ? On n’entend plus rien.

— Je crois que la maisonnée a décampé. C’est troué comme un gruyère là-dessous… et je vous signale que là-haut, ça brûle !

— Je sais ! Les pompiers vont arriver mais…

Une première explosion lui coupa la parole. Puis une autre… et une troisième !

— Qu’est-ce que c’est que ça ? On dirait… des bombes !

— Ces faillis chiens ont dû disposer des explosifs avant de filer ! brama le professeur. Tout le monde dehors !… Et le plus loin possible !

On s’y rua.

L’extérieur, éclairé par les phares et deux projecteurs apportés par les gendarmes, ressemblait à un décor de cinéma avec, en toile de fond, les étages supérieurs et les combles du château livrés aux flammes.

— Quel dommage ! déplora Hubert de Combeau-Roquelaure qui semblait fasciné. Ces gens-là avaient dû programmer leur départ !… Une si noble demeure !

Le petit groupe formé par Wishbone soutenant toujours Lisa avec Pauline un peu en retrait regardait, lui aussi. Adalbert voulut s’en approcher pour saluer les femmes quand, en contrebas sur la route, un homme qui sortait d’un cabriolet appela :

— Lisa !

Elle poussa un cri de joie et, sans plus se soucier de qui que ce soit, se mit à courir vers lui. Il l’étreignit et la fit monter, puis démarra en marche arrière…

D’abord pétrifié, puis emporté par une soudaine fureur, Aldo s’élança…

C’est alors que le coup de feu l’atteignit et qu’il s’abattit sur l’herbe…


Saint-Mandé, le 1er avril 2011



1  Voir Le Boiteux de Varsovie, tome I.

2  Voir Le Boiteux de Varsovie, tomes III et IV.

3  Voir L'Anneau d'Atlantide.

4  Traditionnellement, les employés de la salle des ventes viennent de Savoie.

5  Voir L 'Opale de Sissi et Le Collier sacré de Montezuma.

6  Ornement de chapeau.

7  Voir La Perle de l'Empereur.


8  Voir Le Collier sacré de Montezuma.

9  Voir Les Larmes de Marie-Antoinette.

10  Voir Le Collier sacré de Montezuma.

11  Voir Les Larmes de Marie-Antoinette.

12  Chapeaux hauts de forme en soie que l'on pouvait aplatir.


13  Les premiers rangs d'orchestre étaient réservés aux messieurs non accompagnés et tous en habit.


14  Le Simplon-Orient-Express partait de Calais, arrivait en gare du Nord puis gagnait la gare de Lyon pour y charger les voyageurs de Paris.

15  Lorsqu'on achetait une Rolls-Royce, la maison fournissait aussi le chauffeur afin d'être certaine que la précieuse voiture ne tomberait pas entre des mains indignes.


16  Voir La Perle de l'Empereur.