Hercule de Montbazon, son père, mourut à quatre-vingt-six ans, suivi à seulement trois ans de distance par sa belle épouse, victime d’une mauvaise rougeole. Mais, trois mois avant cette fin pénible, une crise d’apoplexie emportait Claude de Chevreuse, le 21 janvier 1654. Il avait quatre-vingts ans. Marie hérita du duché qu’elle transmit à Luynes, son unique fils, ne gardant pour elle que Dampierre, où elle eut l’orgueil de recevoir Anne d’Autriche, sa vieille amie, avant de s’en défaire à son tour.

Depuis la Fronde, le cher Lésigny n’existait plus. Les troupes du comte de Grancey l’avaient incendié, sans dommages corporels. Pourtant, Marie ne put savoir ce qu’était devenu Basilio, son mage. On ne retrouva de lui qu’un pompon rouge posé sur un gros herbier, intact comme le livre…

Devenue veuve, Marie épousa secrètement Laigues dont la vie n’avait plus cessé d’être mêlée à la sienne. Elle eut la douleur de le perdre vingt ans après et, brisée, se retira dans un petit prieuré près de Gagny, ne cherchant plus d’autre correspondant que Dieu mais, avec Lui, point n’était besoin d’écrire et la plume de l’infatigable épistolière avait séché depuis longtemps.

Enfin, après tant d’errances, Marie prit le chemin du Divin Refuge. Cétait le 12 août 1679…


Saint-Mandé, 13 avril 2005

Notes

[1] Tallemant des Réaux

[2] Gaston d’Orléans, frère de Louis XIII

[3] Voir tome I, Marie des intrigues

[4] On se souvient qu’il était baron de Beckstein et que c’est Henri IV qui avait traduit son nom en Bassompierre.

[5] Voir tome I, Marie des intrigues.

[6] Aujourd’hui Palais-Royal.

[7] Qui allaient composer le Théâtre du Marais.

[8] Georges Bordonove, Les Rois qui ont fait la France : les Bourbons, volume 2 « Louis XIII le Juste : 1610-1643 », Pygmalion, Paris, 1984.

[9] La future Madame de Motteville.

[10] Quinze cents hommes environ.

[11] La Duchesse fait allusion à une légende prétendant que Diane de Poitiers, alors toute jeune fille, aurait cédé au Roi pour sauver la tête de son père Jean de Saint-Vallier…

[12] Voir Marie des intrigues.

[13] Voir Marie des intrigues.

[14] Georges Poisson, La Duchesse de Chevreuse, Perrin, Paris, 1999.

[15] La bibliothèque.

[16] Voir Secret d’Etat, tome I, La Chambre de la Reine.

[17] Le comte de Soissons que l’on appelait Monsieur le Comte était un Bourbon donc prince du sang.

[18] Il n’en reste que la chapelle, aujourd’hui temple protestant.

[19] Voir La Chambre de la Reine.

[20] El Retiro.

[21] Voir Marie des intrigues.

[22] Cette ancienne abbaye cistercienne proche de Chevreuse avait été reprise et sévèrement réformée par la Mère Angélique Arnaud mais, vers 1625, l’endroit étant insalubre et marécageux, elle avait transporté sa communauté à Paris. Cependant, sous l’impulsion de l’abbé de Saint-Cyran, quelques hommes que l’on appela les Solitaires s’y étaient un moment établis.

[23] La place Vendôme en occupe actuellement l’emplacement.

[24] La guerre de Trente Ans.

[25] Il sera le célèbre cardinal de Retz.